Jean-Claude Sandrier a toujours été partagé entre Bourbonnais et Berry. Il est né, en août 1945, dans l’Allier, à Gannat, la ville où son père a fait la connaissance de sa mère, Marthe Bertin, lors de ses activités de résistant, mais c’est dans le Cher qu’il a fait sa vie politique. Entré au PCF en 1969, il est successivement maire de Bourges, conseiller général, conseiller départemental, président de la communauté de communes de Vierzon-Sologne-Berry.
Si son père, Roger Sandrier, est né à Reims en 1921, il vit à Châteaumeillant (Cher) en 1940. C’est là que Roger accomplit ses premiers pas dans la Résistance et qu’il reçoit, en mars 1943, une convocation pour le STO, ce qui le décide à entrer dans la clandestinité. Il faut noter que les jeunes communistes du Cher-Sud sont alors rattachés à la direction des JC de Montluçon. Roger quitte Châteaumeillant pour l’Allier. Au cours des missions que les JC vont lui confier, il va beaucoup voyager.
Roger Sandrier a laissé un témoignage écrit de sa vie de résistant, un manuscrit auquel il met la dernière main en août 1995, peu de temps avant son décès survenu en 1997. Le document, confié à un Bourbonnais, Robert Fallut, paraît en 2004 sous le titre Avant l’oubli … Résistance. En 2014, Jean-Claude Sandrier fait rééditer l’ouvrage. Il faut dire que l’action dans la résistance de Roger Sandrier, sous les pseudonymes de Jacques ou Jacky, est remarquable : responsable des JC de l’Allier, il recrute pour les maquis ; souvent en rapport avec les maquisards du camp Hoche, qui doit se disperser en septembre 1943, il est envoyé en Haute-Garonne ; début 1944, il regagne l’Allier où il se voit confier des responsabilités au sein de l’état-major FTP ; il a des liens privilégiés avec le maquis Jean Drouillat et participe à différentes actions, comme l’ attaque de l’hôtel de l’Écu ou celle de la mine de wolfram d’Échassières ; il prend part aux combats pour la libération de Montluçon et de Moulins. Il est présent lors de l’attaque par une colonne allemande, le 9 juin 1944, d’un convoi de maquisards, sur la commune de Condat-en-Combraille. C’est son habitude de la clandestinité et son expérience du maquis qui lui permettent d’échapper à l’ennemi. Pour qui étudie la résistance bourbonnaise, il est passionnant de voir apparaître au fil des pages les noms de Cluzel, Bavay, Gagne, Zwilling, Ameurlin, Plisson, Papillon, Caramel, Chazelas, Frank, et bien d’autres encore. En 1957, Roger reçoit les insignes de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur, une distinction qui est également décernée à son fils en 2014.
Père et fils partagent les mêmes valeurs et idées politiques. Depuis 2017, Jean-Claude Sandrier préside l’association des Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher et continue à vouloir faire vivre l’action résistante de son père. En 2023, il publie un nouvel ouvrage, Dans la nuit, la liberté …, paru aux éditions La Bouinotte. Cet ouvrage de 208 pages reprend la vie de Roger et lui donne un nouveau souffle. Si Jean-Claude Sandrier donne le nom de Raymond Sada à son père et le prénom d’Andrée à sa mère, ce sont bien les mêmes personnages et les mêmes lieux que l’on retrouve dans ce nouveau livre, d’un accès plus facile pour les jeunes générations que celui de Roger Sandrier. Les droits d’auteur sont intégralement versés aux Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher et à l’Association bourbonnaise des Amis du Musée de la Résistance nationale (notre association, l’actuel MUREDE).