Né en 1975, Fabrice Grenard est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, agrégé et docteur en Histoire. Spécialiste des maquis et des aspects économiques et sociaux de la Seconde Guerre mondiale, il est directeur du département recherche et pédagogie de la Fondation de la Résistance. Il est auteur de plusieurs ouvrages, notamment Maquis Noirs et faux maquis, 1943-1947, Vendémiaire, 2011 ; Tulle, Enquête sur un massacre 9 juin 1944, Tallandier, 2014 ; Une légende du Maquis, Georges Gingouin, du mythe à l’histoire, Vendémiaire, 2014 ; La drôle de guerre : comment les Français sont entrés dans la guerre, Belin, 2015 ; La traque des résistants, Tallandier, 2019.
Ils ont pris le maquis a été édité en septembre 2022 par Tallandier et le Ministère des Armées. C’est un ouvrage de 192 pages, illustré par de nombreux documents et divisé en six parties : Devenir clandestin ; Intégrer la Résistance ; Agir pour survivre ; Tenir ; Mobilisation et Libération ; Après le maquis. En s’appuyant sur des archives inédites et de nombreux témoignages, Fabrice Grenard raconte l’histoire, les difficultés et le quotidien des maquisards. Il évoque aussi celles et ceux qui ont aidé ces hommes.
Le cadre chronologique est solidement posé. C’est fin décembre 1942 que l’expression prendre le maquis est utilisé pour la première fois pour désigner le départ de jeunes gens vers des zones reculées, afin d’éviter la réquisition forcée (puis le STO) et de combattre l’occupant. A l’été 1943, le régime de Pétain se mobilise contre les maquis qui voient la répression augmenter encore au cours de l’hiver. Fin mars 1944, les Allemands viennent à bout des maquisards du plateau des Glières. Après l’annonce du débarquement du 6 juin, les maquis s’en prennent frontalement aux unités allemandes. Les Allemands rétablissent la situation et entament une grande contre-offensive. Si certaines zones libérées réussissent à se maintenir, le plateau du Vercors tombe en juillet. Le débarquement du 15 août provoque une nouvelle mobilisation des maquis qui attaquent des garnisons allemandes de plus en plus isolées. Les maquisards participent à la libération du pays et certains d’entre eux s’engagent en septembre dans l’armée régulière.
Les chefs de maquis sont si importants, que comme le souligne Fabrice Grenard, ils donnent souvent leur nom au maquis qu’ils dirigent. Il convient de citer Georges Gingouin, Robert Leblanc, Romans-Petit, Tom Morel. D’autres personnages moins connus apparaissent aussi au fil des pages : les femmes qui se rendent régulièrement dans les camps pour porter des messages, assurer le ravitaillement ou soigner les maquisards ; les étrangers qui rejoignent les rangs de la résistance intérieure ; les légaux qui permettent la survie des maquis.
Le livre de Fabrice Grenard est très documenté, tout en étant d’une lecture agréable. Un incontournable pour tous ceux et celles qui s’intéressent à l’histoire des maquis !